samedi 20 août 2011

Destruction (en cours) de la "Rome africaine" inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO

 

L’aviation de l’OTAN a bombardé le site unique de l’ancienne cité de Leptis Magna en Libye.



Leptis Magna, qui s’étend le long de la Méditerranée, est un site célèbre pour son architecture datant de l’époque de la Rome antique qui est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. La cité a été fondée vers 1100 avant J.C. et est souvent appelée la Rome de l’Afrique. Cinq énormes mosaïques datant des premier et second siècles avant J.C. y ont été découvertes récemment.



Le gouvernement libyen a condamné avec la plus grande fermeté le bombardement et accusé l’OTAN de ne pas faire de distinction entre les cibles militaires et civiles et de se rendre coupable de graves violations des conventions et normes internationales.




SOURCES :
http://english.ruvr.ru/2011/08/18/54821739.html
(Traduction : Dominique Muselet)





Leptis Magna représente une réalisation artistique unique dans le domaine de l'urbanisme. La ville a joué, avec Cyrène, un rôle majeur dans le mouvement de retour à l'Antiquité et dans l'élaboration de l'esthétique néoclassique.
Le port phénicien de Lpgy, fondé au début du Ier millénaire av. J.-C., a d'abord été habité par les Garamantes. La ville, qui faisait partie du domaine de Carthage, passa sous le contrôle éphémère de Masinissa, roi de Numidie. Les Romains, qui y avaient installé une garnison au cours de la guerre contre Jugurtha, l'incorporèrent en 46 av. J.-C. dans la province romaine d'Afrique, en lui conférant en même temps une certaine forme d'autonomie.
Bien que Leptis Magna (latinisation du nom phénicien de la ville) eût été comparable aux autres places commerciales phéniciennes du rivage des Syrtes, comme Sabratha, elle connut un développement remarquable après l'accession au trône impérial de Septime Sévère, en 193 apr. J.-C. Grâce à lui, la nouvelle Leptis devint l'une des plus belles villes du monde romain, et elle demeure aujourd'hui l'un des meilleurs exemples de planification urbaine sévérienne.
Leptis fut ensuite soumise aux mêmes vicissitudes que les cités côtières d'Afrique. Pillée à partir du IVe siècle et reconquise par les Byzantins, qui la transformèrent en une forteresse, elle succomba définitivement à la seconde vague des invasions arabes, celle des Hilaliens, au XIe siècle. Ensevelie sous les sables, la ville n'a été que partiellement dégagée, secteur par secteur, au cours d'une longue exploration archéologique.
Construite durant les règnes d'Auguste et de Tibère, Leptis fut entièrement remodelée selon un projet très ambitieux sous les empereurs sévériens, et présente tous les principaux monuments de cette époque. Le forum, la basilique et l'arc de triomphe sévérien sont parmi les exemples majeurs du nouvel art romain, profondément influencé par les traditions africaine et orientale.
Les sculptures, celles de la basilique sévérienne, demeurées in situ, et celles de l'arc sévérien, au musée de Tripoli, innovent par la définition linéaire de leurs formes, la sécheresse de leurs contours, le découpage anguleux de leurs volumes : toute une esthétique conçue en fonction du soleil éblouissant de l'Afrique.
L'ancien port, avec son bassin artificiel de près de 102 000 m2, existe encore avec ses quais, ses môles, ses fortifications, ses entrepôts et ses temples. Creusé sous Néron, et réorganisé sous Septime Sévère, c'est l'un des chefs-d'œuvre de la technologie romaine, avec sa digue et son canal destinés à réguler le cours de l'ouadi Lebda, le périlleux torrent qui se déverse à l'ouest dans la Méditerranée. Le marché, élément essentiel de la vie quotidienne d'un grand centre de commerce, avec son arc votif, ses portiques et ses boutiques, est en grande partie conservé ; l'édifice, qui remonte à la période augustéenne, a été transformé et embelli sous Septime Sévère.
Entrepôts et ateliers attestent aussi l'activité commerciale et industrielle d'une ville dont les grands monuments prestigieux, arches et portes, premier forum et forum sévérien, temples, thermes, théâtre, cirque et amphithéâtre, occupent seulement une très petite part de l'aire urbanisée.

SOURCES :
UNESCO/CLT/WHC

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