Ceux qui ne voyaient rien commencent à entrevoir et nous voilà arrivés à un point où il importe plus que jamais de discerner l’essentiel du superflu. Le superflu, c’est bien entendu l’attachement aux multiples manifestations de la dualité en soi, mais ce sont aussi toutes les prévisions et les hypothèses plus ou moins catastrophistes qui surgissent ça et là pour nourrir les incessantes questions de notre mental. Paradoxalement, ces questionnements ne sont pas inutiles s’ils nous aident à avancer vers la compréhension que nous pouvons finalement nous en passer. Ils ont été une étape nécessaire. Mais si nous demeurons attaché à vouloir en savoir toujours plus sur l’avenir qui se dessine, nous ne faisons qu’entretenir le mécanisme de la peur. C’est comme une drogue, tant qu’on en prend, on en crée le besoin en nous.
Il va y avoir de quoi créer toujours plus de questionnements dans les semaines et les mois à venir et il va y avoir de quoi alimenter les peurs du petit Moi si l’on persiste à garder la tête dans le guidon. Pour ceux et celles qui se sentent concernés, il faut impérativement bousculer ses habitudes, il faut prendre de l’altitude, appeler à se manifester en soi l’être divin que nous sommes, le Moi supérieur, le Soi, l’Esprit, peu importe le nom qu’on lui donne. C’est absolument indispensable dans la période de dissolution qui a débuté. Les sollicitations propices à nous tirer vers le bas vont être nombreuses tant extérieurement à travers les agitations du monde et l’apparition de l’inconnu, qu’intérieurement à travers les émotions qui ne seront pas maîtrisées avec sagesse. Tant pis si je me répète, mais plus que jamais il est bon de se ménager des parenthèses méditatives, des espaces intérieurs de paix (voir cetarticle). Chacun fera finalement ce qu’il doit, sera où il doit être, et sera ce qu’il est, mais, sans fatalisme, chacun peut veiller à ne pas se laisser entraîner dans la spirale des croyances et des peurs qui va tournoyer un temps dans le monde.
Comment appeler en soi la sérénité lorsque tout autour ne ressemble plus à rien de ce que l’on pensait stable ? Peut-être en inversant par exemple la conception que nous avons de nous. Nous ne sommes pas un être fragile et vulnérable qui calque son équilibre sur celui apparent que l’extérieur nous impose, mais nous sommes une conscience dont l’essence est inaltérable et la forme impermanente dans un univers toujours mouvant. Le mouvement, le changement, l’évolution, est dans la nature de la vie. Et chaque phase de transition amène le chaos à qui n’y est pas préparé.
Nous sommes des funambules qui avons en nous la maîtrise des grands vents cosmiques sur lesquels nous nous déplaçons, nous sommes des êtres solaires venus apportés une certaine qualité de lumière dans la matière de nos chairs et de la terre que foulent nos pas. Teilhard de Chardin disait en son temps que « nous ne sommes pas des êtres humains vivant une expérience spirituelle, nous sommes des êtres spirituels vivant une expérience humaine. » Voilà bien quelque chose qu’il est bon d’avoir en mémoire pour conserver son alignement dans les temps actuels.
Parce qu’il est en son ADN l’héritier de ses véritables origines, l’homme est puissant au sein de ces formidables engrenages cosmiques et son odyssée est merveilleuse. A celui qui se souvient de l’ampleur de son voyage au cœur de la Vie est donnée la force lumineuse qui de fait lui appartient. Celui-là boira du nectar qui lui fera traverser le chaos en dansant. Il n’est nulle infortune de ce monde des hommes qui l’atteindra, il n’est nul sentiment qui le fera vaciller. A ce stade de notre expérience terrestre, la recherche sincère et soutenue en soi de l’être suprême est l’essentiel. Le reste est le superflu. Et c’est en générant le plus d’amour en soi que l’on soutient l’avènement de notre divinité. La discorde, la peur, la convoitise, l’égoïsme et le jugement nous en ont éloigné assez longtemps. Nous ne nous le dirons jamais assez : tombons les vieux costumes usés par tant de dualité et reprenons notre habit de lumière. Toutes les excuses pour manquer de courage sont mauvaises, ce ne sont que jérémiades de l’ego qui aime se faire plaindre et capter ainsi l’énergie d’autrui. Il suffit de se souvenir un instant de qui nous sommes pour balayer toutes ses fadaises. Mais comme se souvenir n’est pas inné pour tous, ce qui est demandé est un acte de foi. Il est là le courage, celui qui est notre marche au pied du mur. La franchirons-nous ou avons-nous si peur de notre liberté ?
Il est clair que rien de ce qui représente les anciennes énergies n’aura sa place dans la nouvelle ère qui débute. Voyez certains des bébés qui naissent aujourd’hui, sentez ce qu’ils amènent avec eux, voyez ce qui brille dans leur regard. Aussi utopique que cela puisse encore paraître aujourd’hui, il n’y aura plus de discorde, il n’y aura plus de sentiment de séparation, nous ressentirons profondément ce que veut dire fraternité dans toutes les acceptions du terme. Et selon ce que nous désirons, après avoir fêté comme il se doit l’avènement du nouveau monde, nous y demeurerons pour y poser les pierres blanches qui brillent dans nos poches ou nous rentrerons chez nous, filant un peu partout et revenant souvent sur Gaïa, tel les funambules des étoiles que nous aimons tant être.
Fraternellement,
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