lundi 22 août 2011

EN DIRECT de Tripoli...


Depuis hier soir, les médias font leurs gros titres sur la Libye, en annonçant la chute de Tripoli et la fin imminente du colonel Kadhafi.

Notre ami Thierry Meyssan, président et fondateur du Réseau Voltaire, se trouve sur place depuis plusieurs semaines (voir nos dernières vidéos).

Nous ferons avec lui un point de la situation plusieurs fois par jour.


Mecanopolis

 

Situation à 17h00

Mecanopolis : Que pouvez-vous nous dire sur la situation à Tripoli en cette fin d’après-midi ?
Thierry Meyssan : Je suis au centre-ville mais il est actuellement impossible de trouver un véhicule pour se déplacer et vérifier les affirmations des médias occidentaux. Les journalistes internationaux sont eux aussi bloqués à l’hôtel Rixos, qui les accueille. En réalité, les seules informations qui leur parviennent sont les communiqués du Conseil National de Transition (CNT), qui sont en réalité émis par le Groupe Harbour (1), une société de relation publique basée à Washington DC.
Je ne pense pas que Tripoli puisse tomber, de même que je ne n’imagine pas que le colonel Kadhafi soit menacé. Certes, il y a des défections dans le gouvernement, et quelques autres traitrises, mais l’OTAN n’arrivera jamais à bout de l’armée Libyenne.
Tripoli est actuellement bombardée par l’OTAN mais, pour les raisons que je viens de vous indiquer, il est impossible de savoir quels objectifs sont visés.
1. Harbour Group

 

Thierry Meyssan depuis l’hôtel Rixos à 19h45 :

« Nous sommes actuellement dans un abri de l’hôtel Rixos, avec des journalistes internationaux, qui est encerclé par des forces spéciales de l’OTAN. Je dis bien : des forces spéciales de l’OTAN, car il est évident que les rebelles ne sont là que pour être placés devant des caméras, afin de donner l’illusion d’un conflit intérieur. Des officiels loyalistes à Kadhafi ont rejoint l’hôtel, sans doute pour échapper aux bombardements ciblés et se servir des journalistes comme bouclier humain. Nous entendons des tirs nourris autour de cet hôtel et nous pensons qu’il va être pris d’assaut dans la nuit, ou peut-être même en partie bombardé. »





Mise à jour de 23h45

Nous n’arrivons plus à joindre Thierry Meyssan, ainsi que Julien Teil et Mathieu Ozanon, depuis 23h00 ce soir. Selon nos informations les forces de l’OTAN auraient investi l’hôtel Rixos vers 21h45. Nous vous donnerons des nouvelles de nos amis dès qu’elles nous parviendront.
23h55 > Le colonel Kadhafi en ce moment même sur la chaîne nationale (audio) presse la population de Libye de secourir Tripoli.


Lundi 22 août 2011, 00h45

Nous avons pu rétablir le contact avec Thierry Meyssan. Néanmoins, comme on peut l’imaginer compte tenu de la situation de guerre à Tripoli, nos communications sont largement perturbées. Dès que cela sera possible, nous effectuerons un enregistrement vidéo ou audio.
Nous restituons ci-après notre dernière conversation avec Thierry Meyssan, réalisée à 0h30 :
« L’OTAN est en train d’effectuer un véritable carnage à Tripoli. On peut estimer le nombre de morts à plus de 1300 personnes ainsi que plus de 5000 blessés. Les hôpitaux sont débordés. Les forces spéciales de l’OTAN et ses mercenaires liés à Al-Qaïda (2) ont investi plusieurs quartiers. Ils tirent sur tout ce qui bouge. C’est un véritable débarquement. Les informations données par la chaine Al-Jazeera à propos de la capture de Seif al-Islam ne sont que des mensonges, de même que l’hôtel Rixos n’a pas été pris d’assaut. »

Egalement sur le Réseau Voltaire :

Carnage de l’OTAN à Tripoli

Samedi 20 août 2011, à 20h, c’est-à-dire lors de l’Iftar, la rupture du jeûne de Ramadan, l’Alliance atlantique a lancé « l’Opération Sirène ».
Les Sirènes sont des hauts-parleurs de mosquées qui ont été utilisées pour lancer un appel d’Al Qaeda à la révolte. Immédiatement des cellules dormantes de rebelles sont entrées en action. Il s’agissait de petits groupes très mobiles, qui ont multiplié les attaques. Les combats de la nuit ont fait 350 morts et 3000 blessés.
La situation s’est stabilisée dans la journée de dimanche.
Un bateau de l’OTAN a accosté à côté de Tripoli, livrant des armes lourdes et débarquant des jihadistes d’Al Qaeda, encadrés par des officiers de l’Alliance.
Les combats ont repris dans la nuit. Ils ont atteint une rare violence. Les drones et les avions de l’OTAN bombardent tous azimuts. Les hélicoptères mitraillent les gens dans les rues pour ouvrir la voie aux jihadistes.
Dans la soirée, un convoi de voitures officielles transportant des personnalités de premier plan a été attaqué. Il s’est réfugié à l’hôtel Rixos où séjourne la presse étrangère. L’OTAN n’a pas osé bombarder pour ne pas tuer ses journalistes. L’hôtel, dans lequel je me trouve est assailli sous un tir nourri.
A 23h30, le ministère de la Santé ne pouvait que constater que les hôpitaux sont saturés. On comptait pour ce début de soirée 1300 morts supplémentaires et 5000 blessés.
L’OTAN avait reçu mission du Conseil de sécurité de protéger les civils. En réalité, la France et le Royaume-Uni viennent de renouer avec les massacres coloniaux.


Thierry Meyssan



Lundi 22 août 2011, 01h00



1h00 : Khamis Kadhafi vient personnellement d’apporter des armes pour défendre l’hôtel. Il est reparti. Les combats sont très durs alentour.




Lundi 22 août 2011, 13h30



Nos amis Thierry Meyssan, Julien Teil et Mathieu Ozanon sont toujours coincés à Tripoli. Thierry nous a fait savoir que la ville était à feu et à sang depuis que les forces fidèles à Kadhafi avait lancé une contre-offensive dans la matinée.

Lundi 22 août 2011, 18h00
Thierry Meyssan, Julien Teil et Mathieu Ozanon sont injoignables depuis 16h cet après-midi.


Lundi 22 août 2011, 21h00
Nous sommes toujours sans nouvelles de Thierry Meyssan, Julien Teil et Mathieu Ozanon, comme la plupart de leurs proches. Nous mettons tout en œuvre afin de rétablir le contact.


SOURCE :
http://www.mecanopolis.org/?p=24133








Le Réseau Voltaire s’inquiète des menaces de mort qui pèsent sur Mahdi Darius Nazemroaya et Thierry Meyssan



Réseau Voltaire, lundi 22 août 2011, 13h20 GMT - Le Réseau Voltaire s’inquiète des menaces qui pèsent sur deux de ses collaborateurs à Tripoli. Mahdi Darius Nazemroaya, chercheur associé du Centre for Research on Globalization, et Thierry Meyssan, président-fondateur du Réseau Voltaire et de la conférence Axis for Peace, sont retranchés dans l’hôtel Rixos autour duquel d’importants combats ont lieu. L’ordre aurait été donné de les abattre.
Thierry Meyssan est à Tripoli depuis le 23 juin dernier. Il y a d’abord dirigé une équipe d’enquêteurs du Réseau Voltaire. Il mène depuis deux mois un travail d’information journalistique sur le conflit. Ses positions se distinguent de celles de ses confrères : il décrit la rébellion comme étant minoritaire et permettant de justifier aux yeux de l’opinion publique internationale une classique opération militaire.
Quelles que soient les positions défendues par Mahdi Darius Nazemroaya et Thierry Meyssan, leur assassinat serait inacceptable. Mahdi Darius Nazemroaya et Thierry Meyssan ne sont pas des combattants, mais des journalistes. Les personnes qui soutiennent cette guerre en pensant qu’elle est menée pour la démocratie et la liberté ne peuvent accepter qu’on assassine des journalistes.
À l’heure actuelle, cinq États leur ont offert leur protection diplomatique. Mais les combats autour de l’hôtel les empêchent de sortir et plusieurs de ces ambassades ont été encerclées afin de rendre tout accès impossible.
Sachant les menaces qui pèsent sur eux, Mahdi Darius Nazemroaya et Thierry Meyssan ne s’exposent pas à des « balles perdues ».
Le Réseau Voltaire appelle les citoyens des pays impliqués dans la guerre à faire pression sur leurs gouvernements afin d’assurer la sécurité de ces journalistes. Il demande à chacun de jouer son rôle de citoyen et de faire circuler cette information.

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